Il faut que j’écrive pour mes lecteurs !
Que disait BohwaZ a propos des compteurs qu’il avait retiré des journaux ?
« c’était malsain car les auteurs se battaient pour avoir le plus de lecteurs possible »
Et ben c’est empli de bon sens, un compteur, c’est malsain, tout court.
Bref, je sais que je suis lue, et ça déforme complètement mon rapport à ce journal, mais ça me rend également très heureuse. L’idée que mon histoire puisse être plaisante à suivre, l’idée de partager mon expérience avec d’autres qui peuvent vivre des choses semblable. Oui, j’aime cette émotion là. Alors on va faire avec, comme avec d’autres émotions qui m’ont déjà submergée ces derniers mois. Parce que les laisser vivre me donne l’impression d’être vivante, d’être humaine et non programmée, un peu d’irrationalité dans mon monde...
Merci à vous.
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Comme un certain Coin de ciel bleu, Daniel a repris le boulot ce matin. Moi, je suis encore en congés. C’est pas un décalage agréable.
D’un coté, je me revois, la semaine dernière, tranquille dans mon bureau (tranquille ? en larmes, oui !) je pouvais penser à lui, consacrer mon esprit à lui, chose que je ne peux jamais faire complètement ici, puisqu’il y a la présence de Rémi.
Bref, je voulais me persuader qu’il est heureux, c’est raté.
D’autant plus qu’il aurait aimé que l’on se voit jeudi, notre créneau préféré dans la semaine, mais que ça va pas être possible. Je crois que c’est la première fois que je lui dit non sur une proposition de se voir. C’est de ma faute, j’ai laissé traîner une porte ouverte ; j’aurais du savoir que je ne pourrais pas…
Je ne peux pas parce que j’aime Rémi plus que tout.
Ce qui n’était qu’une façade il y a trois semaine est redevenu vrai. Je l’aime plus que Daniel.
Depuis notre « petite » discussion, depuis que je sais sa façon de voir les choses.
Je suis responsable de notre relation, au moins pour moitié, et je ne peux pas rejeter toutes les conséquences de mes décisions « parce que je suis heureuse, que je suis une amoureuse folle et puis c’est tout ».
Non, je responsable des conséquences de mes actes sur mon couple.
Petite anecdote idiote.
Hier, chez ma mère, on montrait les photos de notre voyage de noces dans une île paradisiaque. On parle de la luminosité, de climat. Rémi insiste un peu sur le fait que son retour a été très dur, de revenir dans l’hiver, que c’était la sinistrose. Moi, j’étais surprise, je n’avais pas eu cette sensation si désagréable...
Et puis j’ai retrouvé pourquoi, comme un éclair d’illumination : le lendemain de notre retour de vacances, je dînais avec Daniel. Et dire que nous avions peur que quinze jours de séparation n’entame notre amour : nous l’avons retrouvé encore plus fort qu’auparavant… Bref, j’ai retrouvé ce qui m’avait rendue heureuse malgré le retour à Paris.
Et comme une idiote, tout heureuse que j’étais, j’ai voulu faire part de ma découverte au seul qui pouvait comprendre : mon mari.
ça n’a pas été long. Deux allusions et il m’a dit « qu’il ne voulait pas savoir ».
Comme une cruche, je l’ai sûrement blessé a vouloir partager ça avec lui.
Et j’ai pas le droit de le blesser de cette façon.
Parce qu’il me fait le plus beau cadeau qu’il puisse faire, parce qu’il me laisse vivre ma vie comme je l’entends, je me dois de respecter ses sentiments à lui, et ne pas lui mettre sous le nez ce qui l’écœure. Peut être en sera-t-il autrement plus tard, peut être aura-t-il cette curiosité que je souhaite. Mais en attendant, il veut pas savoir, et je dois respecter ça.
Alors, je ne verrais Daniel que sur des temps volés. Des temps où je suis déjà sur Paris, des temps où Rémi ne m’attends pas. On est pas près d’avoir a nouveau un dîner en tête à tête, mais c’est pas grave, on aura d’autres occasions, d’autres opportunités. Le plaisir de l’adultère est aussi celui de la surprise. On s’attend à peu et on se laisse transporter quand les circonstances nous offrent plus.
Et je ne doute pas un instant que 2013 saura nous offrir de bien belles surprises.
Bonne année 2013 à tous mes lecteurs !