Les amours de Cendre

Se donner un peu de temps

dimanche 1 décembre 2013 à 21h38

Prendre du temps pour soi.
Savourer quand Aimé me demande si je vais bien.
Oui, je vais bien.
Sauf que j’ai repris à 100 à l’heure.
Que la liste des TODO se rallonge.
(Même si j’ai tenu ma promesse d’appeler Mafalda ce week end. Mieux vaut tard que jamais)
Que le poids des responsabilités et des choses à faire se refait à nouveau sentir.

Être responsable de ses proches ? du mal qu’on peut leur faire ?

Si tout était aussi simple qu’une relation nouvelle. Ou mieux, qu’une relation non initiée. c’est celle-là les plus faciles. On en attend rien. On les sait juste là, en suspend. Tant que rien n’est entrepris, rien ne peut décevoir, rien ne peut casser : il n’y a rien alors.

Les relations anciennes sont moins indulgentes avec les défauts. Trafic d’indulgence*...
Comment ai-je pu imaginer toutes ces années qu’il était plus simple de trouver le bon et de le conserver années après années alors, que, depuis l’adolescence, je profite de chaque nouveau groupe de colo, de chaque nouvel établissement pour tenter de faire table rase et d’essayer de me faire de nouvelles relations avant que l’écho des précédentes (désastreuses) ne viennent tout pourrir (ou que la situation pourrisse d’elle même, somme toute, c’était assez fréquent)

Bref, les relations anciennes, ça demande de l’effort, de l’entretien, le grand défi du partage du quotidien, où il ne faut pas tout oublier, joli papillon sans cervelle...
Un doute quand même ce soir.
Sur la destination de ces efforts.

Exemple : je voulais absolument ranger la table, parce qu’elle est inutilisable encombrée comme ça. Au final, c’est Aimé qui l’a fait, tandis que je m’occupais d’autres choses. Et bien, je pense que c’est préférable. Faire les choses avec lui, ou mieux encore, en complémentaire, montrer ce qui est toujours cette évidence pour moi, mais ne l’est pas forcément toujours pour lui, que nous partageons bien trop pour être simples colocataires, que nous sommes vraiment amour.
Ce qui veut dire faire des efforts plus dans le partage des tâches que dans les tâches elles-mêmes.
Non, je ne veux pas acheter son amour à coup de cuisine, de sexe et de ménage. Cela ne rime à rien. Et aucun de nous deux ne le souhaite...
C’est pas une histoire de donner l’exemple en silence.
C’est histoire de faire l’effort à deux.
Et donc communiquer.
Aïe.
Pourquoi est-ce si facile avec certains, et si coincé avec celui-là ?
Pourquoi est-ce que, même en retournant les mots 7 fois avant de les prononcer, et même, en en retenant la plupart, pourquoi est-ce que j’ai quand même toujours l’impression d’être à coté de la plaque, de ne pas avoir dit ce qu’il fallait dire, de ne pas avoir fait ce qu’il fallait faire.
Et où est la solution ?
Si c’était aussi facile que ces énigmes idiotes (j’en suis au 25)

Non ce n’est pas simple.

Dimanche dernier, Aimé m’a demandé la signification de mon nouveau pendentif, celui qui a remplacé l’ank. J’aurais cru qu’il la connaissait. Il est quand même en en-tête du site. Mais bon, c’est comme tout, l’entendre explicitement, c’est différent.
Même si à poser que des questions on ne reçoit que des réponses*
Et donc oui, je le porte à même la peau. Chaque jour. Et je me le suis offert et c’est pour moi que je le porte.

Zut, j’ai pas pris le temps d’intervenir sur le post d’Avia, ils avaient pourtant évoqué un sujet qui m’est précieux : la notion de confort et de survie mis en cause par les décisions de l’un ou de l’autre (ou les non-décisions, ça revient au même)
C’est drôle, je n’ai plus le rythme pour répondre sur le forum, même sur un seul fil.
Ce n’est pas drôle, c’est triste.
Je suis en train de laisser couler.
Comme j’ai laissé coulé la semaine passée.
Parce qu’on a joliment accumulé ces derniers temps, depuis l’escapade d’Aimé à cette IRL DC. Joli capital. On peut manger dessus un certain temps.
Moi sûr. Mais lui, peut être s’imagine-t-il que ces temps fastes sont destinés à se rejouer. Ce qu’ils sont, pour moi aussi, bien sûr, mais je ne sais sur quelle temporalité...
En attendant, s’annoncent quelques semaines maigres.
Et j’ai pas envie de le lui dire.
Et ça me mine le moral d’avance.

Et je vais faire semblant. Il faut bien.
Allez.
T’as pas le droit d’être malheureuse…


* Barbe Bleue, Amélie Notomb
* les trois médecins, Martin Winckler

-