Je change de journal, j’ai pas envie de saturer les lecteurs de l’autre, mais c’est la même réflexion, la suite. Cette histoire d’Amour et de sexualité.
Audren dit que la sexualité est comme de l’huile dans un moteur, que ça permet de mieux supporter toutes les petites imperfections. Et même si je suis d’accord avec lui sur le décalage entre l’importance et le déni de la sexualité*, je suis allée plus loin.
Il y a d’abord cette dégradation de l’acte sexuel, son cantonnement à la sphère strictement privée. Si tu n’as pas de chez toi, pas de sexualité possible. Ou alors toujours sous couvert de honte, d’infamie. Les adjectifs sont rapidement sales et dégradant. S’adonner à ces plaisir là, lubrique, luxure, c’est quand même connoté négativement. (tu m’étonnes que la prostitution ne peut pas être saine dans un climat pareil...)
Jalousie des frustré ou peur devant le pouvoir qu’il confère ?
J’aimerais rendre ma sexualité plus libre, plus légère et à la fois plus sacrée.
Plus libre car je ne comprends pas qu’avec les moyens de contraception actuel, et les méthodes de filiation, on restreigne encore la sexualité des femmes au seul père légitime reconnu par la société. Bien sûr qu’au niveau animal, l’acte sexuel a à voir avec la procréation, mais on peut en faire autre chose, non ?
Plus légère pour pouvoir expérimenter ce domaine. Dédramatiser. Les échecs n’ont pas à y être cuisants. La satisfaction peut se faire de peu, de ce qu’il y a autour. Le corps est une source de jouissance incommensurable, une terre vierge à explorer. Et le corps de l’autre est un défi insurmontable si l’on se fixe des objectifs de performance !
Plus sacré, enfin. Même dans un couple établi, la sexualité devrait rester un don de soi, une offrande. Rien n’y est du, rien n’y est acquis. Les habitudes sont ses pires ennemis. Et Ä sait combien il est tentant de s’y réfugier. Par facilité. Comme pour les autres petites concessions que l’on fait pour son couple, ces petits étranglements qui finissent par tout asphyxier.
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L’acte sexuel fait partie de l’amour.
Il n’y est pas indispensable, pas plus que la vie en commun, mais il en est quand même souvent constitutif… quoique… peut être juste révélateur ? Non, ça ne va pas non plus. Peut être juste une des manifestations possibles. Oui, cette formulation me va mieux.
L’acte sexuel peut être effectué en dehors de l’amour. C’est connu. Ça marche. Ça peut être même être très drôle, enrichissant. Mais c’est pas pareil.
Le premier à m’avoir dit ça est Fab. Me gratifiant par la même de l’honneur de lui avoir fait découvrir et aimer la sexualité amoureuse. Et même si j’ai eu plus d’une fois l’occasion de l’expérimenter, avec bonheur comme avec Bernard ou Kavé que je n’ai jamais aimé, ou avec douleur comme avec lipton que je n’aimais plus, je ne m’y étais jamais trop attardée. Le sexe, ça restait quand même un loisir compliqué à négocier.
Mais il reste quand même des instants de grâce.
Des fois où ça coule tellement de source, c’est tellement simple et tellement gratifiant qu’on se demande comment, quelle justification peut tenir pour vouloir limiter ça.
Je vais pas décrire ça ici, c’est quand même vachement intime tout ça.
Mais les comparaisons sont quand même édifiantes. Pas de comparaison globale possible, bien sûr. Mais, une fois encore, des choses qui sont évidentes d’un côté, qui semble tellement indispensable tellement elles sont constitutives du bonheur procuré, que l’on est réellement surpris quand on prend plaisir sans !!
J’ai de la chance, somme toutes : deux expériences coup sur coup, et que des bonnes surprises.
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Il est très tard, je pensais avoir d’autres choses à dire, mais ça ne se formule plus en phrases.
On reviendra peut être demain…
Note : importance et le déni de la sexualité
Le sexe est tellement important qu’il est inenvisageable pour la plupart d’aller voir ailleurs sans provoquer un tremblement de terre au couple, souvent fatal.
Mais il est considéré comme normal au sein du couple établi. On en parle pas, même entre amants, et on fait comme si son fonctionnement ou non-fonctionnement n’était pas grave, n’avait pas d’impact sur le couple
Note 2 : l’écrire même si ça n’a rien à voir, parce que j’ai peur que cela saute encore sinon.
Le romantisme n’a rien à voir avec l’exclusivité.
C’est pas parce qu’on a l’habitude de les voir ensemble, comme les tutus blancs dans le Lac des cygnes, qu’on est obligé de les associer.
Et Jee me le dit et me le montre tous les jours. Hier soir, bien sûr, mais peut être encore plus ce matin, où il m’a parlé d’Eva… Elle qui ne m’a jamais rien retiré, je ne lui ôte rien non plus. Et c’est de l’or qu’il a entre ses mains de savoir si facilement nous contenter autant toutes deux…