Les amours de Cendre

Réflexions matinales

dimanche 27 octobre 2013 à 10h15

Alors bien sûr, quand on est encore dans son lit, ça paraît tout à fait clair et limpide, puis ça se corse beaucoup quand on tente de retranscrire ça à l’écrit. Alors, essayons d’être systématique pour ne rien oublier :

Rémi, je suis poly, et je ne peux pas renoncer à ça. J’aime rencontrer des gens, faire connaissance sur tous les plans, prendre du temps pour les connaître, pour mieux me connaître au travers de l’image qu’ils me renvoient sur moi. C’est ce qui me donne la pêche et donne un sens à ma vie.

Mais ça n’empêche pas que celui qui m’a donné le plus de pêche via ce médium là, ça reste toi. Et au delà de notre histoire, ça ne m’empêche pas de continuer à t’aimer comme une folle, tous les jours, et donc d’avoir envie de partager cela avec toi, que tu le vives bien, à défaut de faire de même.

Ça fait un an que j’essaye, et que visiblement je m’y prends mal. Tu ne le vis pas bien. Je t’ai laissé une bonne partie de ton congé pour te reposer, mais là, j’ai besoin qu’on cause.
Tu te souviens, je te disais ça hier : les réponses par défaut en café poly sont "ça dépend" et "faut en discuter".

Je pense que tu dois trouver l’énergie de creuser, pas forcément avec moi, avec un psy peut être. Aurélien me dit qu’il en connaît un bien, c’est sûrement sur Paris. On peut chercher sur Neuilly, pour que ce soit plus simple pour toi. Je dis "on" car je pense que ça serait bien pour moi aussi d’avoir un pro à qui parler. Ça m’éviterais d’étaler ma vie privée, et surtout la tienne, à des oreilles étrangères.
Mais en attendant de trouver un ou deux psy, on peut améliorer nos règles.

Avoir des règles, c’est pas forcément du marchandage.
C’est peut être juste, en premier lieu se donner les moyens d’en parler.
Exemple : ma gêne quand je veux te parler de ça. Tu l’as constaté plus d’une fois. Comme je sais pas comment tu vas le prendre, je me crispe d’avance. Du coup, je suis encore plus maladroite dans mes mots.
Alors qu’on pourrait se donner un peu d’espace pour être un peu plus à l’aise.
Je pratique ça de plus en plus avec Teddy, par exemple : un mélange de synchrone et d’asynchrone. J’ai envie de te dire un truc ? Je le résume en une phrase qui rentre pas dans le cœur du sujet, en te demandant si on peut en discuter. Tu prends le temps de finir ce que tu es en train de faire, tu prends le temps de voir si tu as envie de m’écouter, et si c’est le cas, et seulement si, alors on se pose, sur le balcon ou dans le canap, pour évoquer ce qui me tracasse à ce moment là.
Qu’en dis-tu ?
On pourrait instaurer la même chose pour le téléphone : tu sais pas ce que je fais, si tu me déranges ou pas. C’est pas grave. Tu m’appelles ou me textote sans état d’âme. Et moi, je perds cette impulsion de vouloir te répondre tout de suite systématiquement, mais je prend le temps de prendre connaissance de ce que tu me dis, et de te répondre, peut être un peu plus tard, en ayant prévenu mes interlocuteurs pour me sentir tranquille vis-à-vis d’eux et être pleinement avec toi et pas à faire autre chose en même temps.

Et puis, il y a d’autres règles qui me ferait du bien.
On pourrait se mettre d’accord sur ce qui nous importe le plus, sur ce qui doit vraiment être fait (inviter du monde à la maison, faire le ménage ou faire tes papiers de mutuelle ou s’occuper de la voiture) et au lieu d’avoir un fatras de choses à faire en vrac, qui dans ma tête devient une liste de corvées insurmontables, qu’on sache ce qui est important pour l’autre.
Et pas que je passe mes journées à Neuilly à essayer de rembourser une dette éternelle en me collant des objectifs de malade (être le plus possible avec toi, rentrer tôt quand je reste pas sur Paris, faire les courses(pain-légumes), la cuisine, la lessive, la vaisselle, le plat du chat et sortir les poubelles, me ronger les ongles, te faire des cadeaux, être disponible sexuellement, ne pas être ronchon...)

La liste est déprimante par construction. Puisqu’il n’y reste que les trucs relou que je n’arrive pas à faire. Tient, j’ai envie de nous faire un tableau de bord, avec des papier roses pour les plaisirs, et blanc pour le reste. Où on doit toujours avoir autant de rose que de blanc. Et où, quand on a l’humeur travailleuse, on peut en piocher un et le faire pour nous. Et où, quand on a l’humeur rêveuse, on peut remplir de trucs qui nous ferait plaisir à être fait.
Un pot commun.
On s’en fou de qui fait quoi. De qui écrit quoi. Mais on écrit et on fait à deux.
Juste savoir qu’en faisant telle ou telle chose, on se fait plaisir mutuellement (ou se retire une épine du pied, c’est selon)

Voilà.

Et accessoirement, en plus du fait que j’ai invité Elise mercredi après midi pour faire de la couture, y’a deux café poly, un mardi là et un le lundi d’après, et j’ai envie d’aller aux deux.

Et en plus, j’ai envie de dormir avec Jerry, mais ça, je crois pas que tu puisses l’entendre aujourd’hui…


Tient tâchons de lister ce qui me prend le plus d’énergie/de temps quand je suis à Neuilly.
Ce que je ne mettrais pas dans la liste de ce que je fais pour Rémi :
Regarder des conneries plus ou moins intéressantes
Le regarder jouer, écouter ses histoires de jeu
retourner la question de mon polyamour
surfer sur internet (sur le poly - ou sur mon prochain achat)
lire (forum-poly-livre)
écrire (journaux-poly)

Idée d’un arbre de tâches :
- physique, pas numérique, un bel objet, en bois, avec des mini pinces à linge et des tresses tendues verticalement.
- du papier jaune pour les corvées, rose pour les plaisirs. Et se rajouter des plaisirs quand il n’y en a pas assez.
- une tresse à la semaine, une au mois. On fait, on descend le papier qui est fait, et on remonte la tresse quand il n’y a plus rien devant nos yeux. Un truc urgent au mois passe à la semaine et redescend au mois après. A moins que l’on n’y laisse un joyeux mélange.
- En dessous, les stock de papier : les blanc et les roses vierges, le stock qui a été fait (à vider tous les mois ?). Le stock des trucs récurent (pour pouvoir facilement les ressortir). Et le stock de projet (des trucs en vrac qu’on sait pas trop si c’est à faire ou pas, mais pourquoi pas).
Les deux derniers permettent de laisser un tableau pas trop encombré. Exemple, je sors le papier vaisselle que quand je trouve l’évier trop plein. (ce qui n’empêche pas de faire directement un truc qui vient des stock de projet ! ! )

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