Les amours de Cendre

Rebelotte

lundi 8 juin 2015 à 11h06

J’ai écrit la semaine dernière :
« Je voudrais juste lui attirer l’attention sur le fait que quand elle veut 3 jours d’affilés, c’est déjà dur pour moi en soi, mais si en plus il y a "vendredi-samedi" dedans, bah moi, je morfle double.
Couper en deux deux week end sur trois ne me semblait pas inatteignable... »

Ah bah c’est raté.
Parce que là, c’est pas trois jours, où je vais pas le voir, c’est quatre.
Et on m’a bien fait sentir que Beth aussi prend sur elle, vu qu’au milieu, il a une soirée avec ses collègues. Donc elle a pas ses trois jours d’affilés.

Tout ça parce que j’ai eu le malheur de demander un week end.
C’est de l’écrit, je peux tricher, je peux le citer ici :

Du coup on fait quoi ? tu prévois de passer presque tout le week end du 14 juin avec moi, c’est vraiment ça que préfère Beth ?
Pourquoi pas. Ce n’est pas ma préférence, mais on peut essayer pour voir.

Tout ça parce que ce qui me semblait évident, à savoir que ce week end là était en sus des soirs en semaines (au moins un ! ) était trop dilué dans mon message

Il y avait, en dernier, la nuit en bonus. Celle en semaine, juste pour augmenter notre quotidien ensemble.

Alors voilà.
Pas de quotidien ensemble
Et j’ai intérêt de profiter des fêtes (mercredi, dimanche) parce que sinon, il reste plus rien.

J’ai présumé de mes forces.

Je me suis dit je vais pas exploser en sanglots comme la semaine dernière, ça n’a servi à rien.

Bah du coup, j’ai fait pire.
Je me suis retrouvée à claquer la porte, je me suis rendue malade.

J’ai l’impression de m’enfoncer, de m’enliser avec ce truc là depuis une semaine.
Je remonte, régulièrement, ce qui fait baisser le sentiment d’urgence, mais dès que j’arrête de me remonter (ou qu’on arrête de de me remonter), je me sens à nouveau aspirée par le fond.
Et un fond des plus glauques, j’avoue.
un fond où quand j’entends que Beth fait des efforts, je me dis "on va jamais y arriver", et quand j’entends qu’elle n’en fait pas je me dis "il y a que moi qui morfle"
un fond où je prends tout mal, tout de travers.
où j’assène des trucs faux
« Octo ? tu ne m’en a jamais parlé, je m’en serais souvenue »

Désolée, je ne sais pas dans quelle faille spatio-temporelle est passé le fait que tu bosses pour cette boite, parce que je m’en souviens bien, maintenant, mais comme d’un truc très lointain…

un fond où je gère pas mes émotions.
où je dégrade la communication, je plonge dans le non-verbal.
où j’attends un miracle
où je refuse les arguments rationnels
où je refuse de faire des efforts (puisque je considère être déjà au max)

huhu (rire jaune)

y’a une conduite du changement à faire là.
Le premier argument qu’on sort n’est-il pas toujours "mais on a pas le temps ! "

Essayons d’être constructive.

Dans ce qui m’a blessé le plus, il y a sûrement cette histoire de "tes envies ne sont pas stables, j’y comprends rien, ça bouge trop, tu n’es pas claire, tu ne m’as pas dit, tu as ce que tu as demandé, je ne peux pas deviner, tu changes trop"
Je pense ce matin que c’est le noeud du problème.
Que je vois bien que je ne suis pas comprise. Que ça fait encore plus mal.
C’est même probable que j’essaye de reformuler, de faire autrement, et que ce soit perçu en face comme une demande nouvelle, alors que de mon coté je le note dans les efforts, ceux de m’adapter, de pas appesantir sur une demande dont la prise en compte ne m’est pas satisfaisante, de changer mes demandes, trouver un autre biais pour combler mes besoins.

Et en retour, cette impression tenace que c’est normal. Qu’il faut bien que je cède ces terrains là. Que c’est "ça", la conciliation. Que c’est "ça", le polyamour. Que c’est "ça", une poly famille.

Ah bah tiens, je l’ai pas vu venir celle là !
Encore une histoire d’adulte.

Je n’aurais toujours pas digéré le vol en éclat de mon rêve ?
(en même temps, ça a à peine un mois, c’est pas si délirant)
Que ce rationalisme me tue parce qu’il m’empêche de refaire de nouveaux rêves...
Qu’il me tue, et se compare avec ce que j’ai pu vivre avec Pémi parce qu’on est à nouveau dans "la vie, c’est comme ça", une espèce de fatalité qui nie ce que j’appelle Elan vital…

Que à chaque fois que je rêve, je suis brutalement ramenée à la "réalité", comme dimanche dernier, où j’ai compté début de cycle +14.
(J’arrive pas à resituer la chronologie. La question de l’emploi du temps a été abordée en deux fois, par téléphone, probablement une fois avant, et une fois après, mais je ne suis pas sûre...)
Comme quand je fais mes comptes en terme de "chambre + pièce à vivre", où je réalise que :
3 studios = 3 chambres + 3 pièces de vies. Que si on fusionne deux habitats, il faut rajouter une pièce, la pièce à vivre. Donc à minima, un trois pièces + un studio.
(et bien sûr, si on rajoute un être supplémentaire, soit on établi une cohabitation dans une même chambre, soit on rajoute une pièce en plus.)
Et là, j’ai vraiment peur que les solutions à plusieurs apparts reviennent vraiment trop chères.
Mais que la vie c’est "ça", que une poly famille c’est "ça".

Vais-je rester là dessus ?
Sur le fait que je voudrais du rêve ?

C’est pas le plus satisfaisant qui soit, mais pour ce matin, je n’ai rien de mieux…

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