Les amours de Cendre

Peur de l'éphémère

jeudi 13 décembre 2012 à 17h05

Je veux le beurre et l’argent du beurre.
Je veux pouvoir faire mon caprice de petite fille, éclater en sanglot et je veux pouvoir être heureuse de chaque minutes qui passent
Je veux l’exclusivité et le partage
Je veux nous voir tout sacrifier au nom de l’amour, et je veux que l’on respecte nos vies, nos quatres vies.
Je veux le risque et la sécurité
Je ne veux vivre que des premières fois et je veux instaurer une routine confortable
Je veux la frustration et la pleinitude
Je te veux tel l’amant parfait (et changeant) de mon imaginaire et je te veux authentique et libre d’être toi même
Je veux optimiser pour profiter de chaque minute que j’ai de toi, n’en gâcher aucune seconde, et je veux laisser place à l’imprévu, ne pas tout planifier, renoncer au contrôle.
Je me veux folle amoureuse, et je me veux sage et réfléchie

Voilà, en quelques mots, en quelques phrases les contradictions qui me prennent à la gorge, qui me font dire que je suis maso de te poser des questions sur le fonctionnement de New végas, qui me font dire que ce n’est pas avec Pia que je suis en concurence, mais avec ta vie, avec nos vies, les deux, les quatre…

Comme quoi l’écriture m’est toujours favorable, à y penser, cet après midi, j’étais restée dans l’énumération. à les écrire, j’ai retrouvé la peur sous-jacente. On en était pas loin ; peur de perdre ; peur de la normalisation de notre état ; de la routine ; des deceptions.
Peur de perdre mon amour pour toi.

Quand j’ai eu Arcancia chaton, je me réjouissais d’avance de l’avoir comme chat adulte des années à mes cotés. Quand j’ai été amoureuse, de Fabrice comme de Rémi, je me projetais avec plaisir dans l’avenir, dans ce que la société nous vend comme bonheur. Peut être même trop projetée dans l’avenir, trop dans l’attente, éternelle préparation d’un bonheur à qui il manque toujours un détail pour être complet.

Avec toi, j’ai essayé de vivre au jour le jour, de vivre de l’instant présent. J’apprends. Je peux même dire à mon sourire, là, que je ne me débrouille pas si mal en fait. C’est juste qu’il faut revoir une logique de perception du monde profondément ancrée en moi…

Oui, j’ai vécu des moments d’une telle intensité en ta présence qu’il me semble que je ne les chérirais jamais assez. Mais je me demande bien, au nom de quoi, quelle raison puis-je avoir de penser qu’il n’y en aura plus d’aussi fort ?

Et quand bien même. Quelle est cette peur de l’éphémère ? Serais-je déjà petite vielle, à ne plus savoir distinguer les années et classer comme insignifiant ce qui ne dépasse pas 1 an ? Comme si le tableau de chasse était plus intéressant que la course elle même !

Oui, en trois mois, ma relation avec toi a pris tellement d’aspect différents que je redoute parfois ceux qu’elle peut encore prendre. Mais n’y a-t-il pas dans l’Amour, cet amour incommensurable que j’ai pour toi, ne puis-je pas y trouver toute l’assurance nécessaire, toute la confiance, pour nous savoir heureux dans l’avenir, sans même avoir la plus petite idée sur la forme qu’aura alors notre bonheur ?

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