Les amours de Cendre

182 - Chaton adulte

jeudi 16 janvier 2020 à 15h21

On est jeudi.
C’est grève, mais ma cheville en vrac m’empêche d’aller manifester.
Alors, prendre soin de moi, de mes archives, mettre à jour.
Tomber sur ce journal, et le trouver définitivement pas assez alimenté.
Alors, rien d’extraordinaire aujourd’hui, juste mon quotidien heureux.
Car la caille est très heureuse avec son lapin.

Je raconte qu’on est sorti de NRE. ça fait deux ans, c’est une bonne base, déjà :)
On a bien joué avec notre chaton, et maintenant, il a sa forme mature. Moins effervescente, plus sereine.

Je loue Ä pour le timing.
Là où on risquait de s’empâter dans un quotidien qui l’effraie tant (même s’il me rassure), avec les risques d’auto-flagellation quand les heures ne sont pas assez magiques alors qu’on aurait pu quand même faire un effort. Bref, ce genre de saloperie que je sais si bien me faire subir étaient en train de revenir, et je les attaquais pas forcément par la bonne face.
Bah l’Univers nous a collé une distance, cette distance active qui entretient le désir.
Lapin a trouvé un job en Bretagne.
Donc, depuis le début de la grève (7 semaines presque), il part dimanche soir pour me revenir vendredi soir.

C’est probablement assez dur pour lui : retrouver des horaires, des obligations imposées par la structure (et non par le désir de participer au projet), aménager un espace trop grand encore (car trop vide), mal conçu, jamais comme il faut, le tout avec trop peu de revenus. Pester contre les contingences, des pizzas médiocres aux techniciens qui oublient de passer…

Mais pour moi, il y a une certaine forme de confort non négligeable.
Je ne fais plus rien, je me repose.
Je me donne deux trois tâches à faire pour le Terrier, mais ça reste light. Et même quand je le fais pas, Lapin s’en charge avec cette éternelle évidence qui me désarme toujours « c’est encore chez moi, j’ai le droit de passer l’aspirateur si je veux, d’abord ! »
Le reste du temps, je joue, ou, comme ce matin, je papillonne, au gré des déclencheurs rencontrés.
Temps perdu dégusté comme le pain perdu, avec la même gourmandise :)

Et ça marche bien.
Ainsi, vendredi dernier, mes divagations m’amènent sur son tumblr, je m’y promène, cherche une image que je veux télécharger, tombe sur un autre blog du même genre.... On le re-parcourera ensemble le soir même, savourant le désir suscité, abandonnant nos corps l’un à l’autre. Il me glisse une confidence : trouver un nouveau blog, ça lui fait bien plus plaisir que de ne pas avoir à descendre les poubelles.

Phoenix rayonne : faire confiance à son intuition. Tout ne monte pas à la conscience, c’est un fait. Ne pas lutter (avec des listes, des mémo). Car l’important sera fait. Les oublis seront généralement sans impact. Et assumer quand il y en a (c’est rarement aussi catastrophiques que ce que notre conscience a voulu nous faire croire)

Quand au superflu, il est plus que jamais indispensable.

Je t’aime.

Nous sommes fin 182. Rencontre en 155. 27 lunes de bonheurs.

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