Les amours de Cendre

Après midi réflexion

vendredi 28 décembre 2012 à 00h23

Mais enfin chérie j’ai toujours mon journal ! Ha non. Pas ce coup ci. Il va falloir faire avec les moyens du bord : l’iPhone.

Bon. Après midi avec maman. Si je ne lui ai pas dit, explicitement, on a quand même bien parlé. Du désir. De la culpabilité. Qu’il faut transcender par la correction appropriée. Du quatuor de comment c’est Monique de Maisons qui a poussé maman à travailler, la où grand mère prônait plutôt un modèle d’épouse idéale dans l’abnégation (j’aurais jamais cru ça d’elle !). Je lui ai promis d’en parler plus tard, quand le quatuor sera correctement en place, s’il se stabilise. Parce que le couple est mortifère, que la pente va vers la destruction de l’un l’autre.

On a parlé de ce monde, et de comment y intervenir, de la portée des interventions. Des décisions (l’instant de voir, le temps pour comprendre et le moment de conclure) de l’exploitation de ce monde par le système capitaliste. De la déresponsabilisation, de la stigmatisation ( recherche de coupable) de la confiance et de former des contre-pouvoir ( qui possèdent un pouvoir) pour répartir la responsabilité.
De l’effet néfaste de la prohibition et de la coercition (les régimes qui font grossir). Que le protocole est une forme de formalisation de la xénophobie (Moi je sais faire, et Lui ne respecte rien). Qu’il faut laisser la place à l’intuition professionnelle. Celle qui seule peut avoir un réaction appropriée quand le réel surgit. Parce qu’en tant que machine, les humains sont très mauvais.
De la qualité de l’écoute qui se perd. Cette écoute qui permet la relation de confiance. Des charlatans qui surfent sur le besoin d’écoute qui n’existe plus à l’hôpital (et des erreurs médicales qui en résultent).
Il sont en train de tuer l’hôpital, il faut à minima donner accès en lecture, à minima à la hiérarchisation de l’information.
On a beaucoup parlé famille aussi. Du passé (de son divorce, de ma réaction, de nos rapport familiaux à l’oral), du présent, de ses frère et sœur.
Sur mes missions de revoir ma cousine de Paris et mon cousin de Rouen. Des après midi que je vais dégager. Pour eux. Pour revoir maman aussi.

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Je me suis encore engagée au delà de ce que je vais réellement pouvoir faire. Je suis de bonne volonté, mais ma disponibilité a des limites, des vraies, et l’énergie de la nouvelle rencontre n’est pas illimitée non plus, je l’ai bien vu ces derniers jours.
Sans compter le constat, cruel, que j’envisage de dégager du temps pour mes proches, c’est-à-dire pour d’autres que Daniel. Encore un paradoxe. Je suis libre, je fais ce que je veux de mon temps, ils m’aiment pour cela, et je culpabilise toujours de ne pas leur consacrer tout mon temps disponible.

Et voilà. J’ai déjà oublié, en quelques heures à peine. Quand la culpabilité est justifiée, quand elle nous permet de mettre le doigts sur un élément important de nous, on peut envisager une action correctrice. Mais quand, en bonne obsessionnelle que je suis, je la sens sur le mode de la rumination qui tourne inutilement en rond, on fait quoi ?

Je sais plus. Il est trop tard.


Texte commencé sur l’iPhone sur le chemin du retour. C’est un peu en vrac. Mais j’ai pas l’énergie de reprendre ça sérieusement ce soir…

PS : t’as gagné, H., je vire parano moi aussi maintenant… j’ai viré les noms de ma famille…

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