Les amours de Cendre

A quoi ça rime ?

vendredi 4 janvier 2013 à 03h22

Et voilà,

Vu l’heure, je ferais mieux d’aller me coucher, mais j’ai envie d’écrire un peu quand même.
Je suis encore désabusée.

A quoi ça sert, les vacances, si c’est pour ronchonner de plus belle ?
Je sais plus ce que je veux.
Je sens Daniel impatient, tendu vers moi, et je me sens désynchronisée.
Je ne suis plus en phase avec l’amour, ni le sien, ni celui de mon mari d’ailleurs.

Bon ces choses là, ça va, ça vient, je le sais. J’ai plein de jolies choses à réaliser pour me faire plaisir ces prochains temps (de la couture, de l’informatique, des achats...), ça va le faire. Mais là, juste ce soir, je me demande si ça valais le coup.
De craquer.

Parce qu’un certain nombre tiennent bien l’ascendant moral. Qu’est-ce que j’ai de particulier pour m’arroger le droit, comme ça, de mettre toutes nos structures sociales par terre ?
Bon, j’aime pas ce raisonnement.
D’abord parce que j’ai pas eu le choix. J’ai relu mes écrits depuis le 24 août, sur forum comme manuscrits, ils sont flagrants, ils parlent déjà de non exclusivité, si vite, que ce n’est pas un coup de bol d’être tombée chez les polyamoureux, c’était un véritable besoin. Ensuite parce j’ai fait du chemin depuis, j’ai lu Bienheureuse infidélité de Paule Salomon, et j’étais bien d’accord avec elle, non ?

Mais poursuivons un peu ce chemin de pensée, qu’on voit jusqu’où il me mène, pour voir.
Je me demande à quoi ça sert d’avoir cédé à l’amour.
C’est juste que ce soir, je ne me sens plus à la hauteur.
Parce que j’ai senti Daniel fragile.

Ah, bah, voilà ! c’est pas trop tôt ma puce !
Et je l’ai senti fragile en un lieu où j’aurais bien du mal à le soutenir : dans sa relation avec sa femme.
Parce qu’il m’a répété qu’il aurait aimé que l’on se rencontre autrement, que l’on ait été célibataires tous deux, que l’on puisse s’aimer de façon ordinaire...
Je lui ai répondu, un peu machinalement, que la situation présente était plus riche pour moi, qu’elle m’avait montré que la non-exclusivité était possible, et que ce cadeau, rien ne pourrais jamais me l’enlever.
Et ben si. Le remords, tout simplement. Le remord bête et méchant (très bête et très méchant) d’avoir craqué là où d’autres s’en tiennent aux convenances....

Donc mes hommes sont fragiles.
Et de les aimer, d’accepter leur amour, je prends un minimum de responsabilités auprès d’eux.
Et juste là, ce soir, je ne me sens pas de taille.

C’est pas bien grave, ça ira mieux demain.

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