Les amours de Cendre

226 - je t’aime

lundi 24 juillet 2023 à 09h18

Je suis en train de tomber amoureuse.

Ça a pris du temps.
Parce qu’on se connait depuis longtemps, parce que j’y ai vraiment cru, à la friend zone, parce que j’en avais fait, même pas mon deuil, car le désir à l’époque était déjà très progressif à se développer ; je l’avais acté, et construit ma relation avec lui comme ça, en toute amitié.
Et retrouver, 5 ans plus tard, cet élan que nous avions l’un pour l’autre, réciproquement,
Trouver, si facilement, ce plaisir de contact, de franchise, de confiance, d’absence de filtre.
Entrer immédiatement en non-séduction et en recevoir de la gratitude.

Trouver, en plus, en cadeau, un plaisir sexuel partagé des plus enivrant
Trouver, en plus, un fonctionnement hyper explicite, hyper verbal, qui m’incite à tout dire, tout transformer en mots, à m’écouter verbaliser et en apprendre sur moi à peu près autant que ce que je lui donne.
Y compris les trucs les plus intimes d’intime
Comme comment un autre amant (le déciversaire) m’a envoyé en l’air, plusieurs fois, en trouvant, from scratch (ça faisait 4 ans qu’on avait pas couché ensemble), les bons gestes, les bonnes approches, pour m’entrainer dans cette ascension, régulière et entreprenante, vers un somment vertigineux, à une altitude que rares sont les amants qui m’y emmènent.

Et ben, après une partie de plaisir avec celui-là qui devient mon deuxième amoureux, alors que je songe aux différences entre les sommets, les parcours de plaisirs, les chemins possibles, j’ai envie de parler de ça, de le partager, sans tabous. Cash on a dit : je lui dit. Et il en redemande, va chercher les détails, cherche à en savoir plus : « j’aime bien les modes d’emploi » ; alors expliciter, en mots et en travaux pratiques, ces zones que j’ai découvertes, ces mouvements qui m’entrainent, ces pressions qui font tressaillir tout mon corps, même en période réfractaire.
Lui donner les clés, à lui que je vais revoir bien plus souvent que l’autre. Lui donner de quoi développer ses propres chemins, lui partager ce qu’il y a au fond de moi, qu’il pourra tordre, qu’il pourrait manipuler à loisir. Lui faire confiance, inconditionnellement.

Alors, rien qu’avec ça, avec cette intimité sexuelle, je pourrais monter amoureuse.
Mais y’a pas que ça.

y’a vraiment autre chose, qui multiplie les envies que j’ai de lui dire « je t’aime ». Ce que je vais même verbaliser, plusieurs fois, à différents amis, à mon Dandy aussi. Malgré son « quotient émotionnel proche de zéro » comme il m’a dit, je m’attache et je monte amoureuse

Et je le connais, l’énergumène transparent, quand je vais lui dire il va me demander ce que ça veut dire, ce qu’il y a derrière ces locutions. (Ou alors il esquivera d’une bêtise, c’est une possibilité aussi. Mais la proba qu’il me demande ce qu’il y a derrière ces mots reste très élevée.)
ça fait quelques jours que j’y songe, et c’est pas facile.

Mais ce matin, sur une réponse qu’il me fait (deux merci à 5 mots d’écart), sur un « je t’aime » que j’ai envie d’écrire et que je n’ose pas car je veux pas qu’il perde de l’énergie à se demander ce qu’il y a derrière, parce que je veux lui dire en présentiel, je le sens :
Y’a ce plaisir compersif fulgurant, ce cocktail hormonal grisant, à entendre que ce que j’écris spontanément lui a fait du bien.
Y’a le lien quotidien que l’on maintient, sans efforts, qui me rend heureuse
Y’a cette chaleur dans ma poitrine qui rayonne quand je pense à lui,
Y’a l’envie de passer du temps avec lui, tout en accordant, en compromis, nos désirs et besoins respectifs pour rester dans cette zone improbable, qui se fait à la fois confort et exploration.
Y’a cette confiance de l’accompagner à creuser très profond en moi, jusqu’aux minerais de diamants, lui montrer la couche où il seront les plus fréquents.

(^- ^ ' )
Et y’a le temps où j’ai envie d’écrire à son propos ! (deux heures ce matin !
( avec, dans ce plaisir d’archiver précieusement ces sensations heureuses, les ranger soigneusement dans ma mémoire)


C’est à mon Dandy que j’ai pu les répéter, ces « je t’aime ».
Pour cette évidence extraordinaire, qui me permet, tout en sachant que je vais finir ma vie avec lui, explorer, avec d’autres, la liberté totale de faire ce que je veux, quand je veux.
Et lui faire profiter, à lui aussi, du cocktail hormonal qui monte toutes mes libidos :P

Cet adage né l’an dernier à l’arrière de Fiasco est toujours aussi vrai :

« Je peux tomber amoureuse de qui je veux quand je veux. »


note :

monter amoureuse : pourquoi serait-ce une chute !

période réfractaire : oui, c’est autant chez les femmes que les hommes, on a même trouvé une hormone : la prolactine, qui régule l’excitation, comme une satiété de sexe.

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