C’est rien de grave :
Thomas m’a remercié ce midi.
Et j’ai beau dire que j’avais pris mes distances, qu’il avait préparé le terrain, que c’est bien une évolution plutôt logique de l’état de notre relation, et ben ça fait mal.
Je pensais vraiment pas que ça ferait aussi mal.
Pas avec un truc aussi distendu que ce que j’ai partagé avec Thomas !
Quoi ?
Je l’ai vu une petite douzaine de fois en 7 mois, j’ai couché une fois avec lui, j’ai pas eu une envie faramineuse de recommencer, ni même d’entretenir la relation plus que ça. Il m’a plutôt surprise, même, en juillet quand il est revenu vers moi.
Et pourtant ça fait mal.
C’est assez irrationnel, je comprends pas. J’essaye de mettre des mots dessus, je les écrit dans l’espoir de me comprendre moi-même. Et ça marche pas. Tout ce que je sors, c’est que je n’ai aucune raison d’avoir mal comme ça.
Ouaip, j’aurais bien aimé plus.
C’est tellement irrationnel que j’ai presque envie des fois de lui en vouloir d’avoir précisé les choses. J’aurais voulu que ça s’éteigne tout seul, pas qu’il en soit à me dire qu’il voulait qu’on reste amis.
Et pourtant, moi qui prône la sincérité, l’honnêteté, comment lui en vouloir ? Et pire que ça, comment je pourrais préférer un état d’incertitude, où je sais jamais ce qu’il attend de moi à cet état là, cet aprèm, où je sais.
Je sais qu’il n’attend rien de moi.
Oh purée, c’est pas permis de faire mal pour si peu…
La dernière fois que je me suis fait remercier comme ça, dans une relation qui s’étiolait doucement, j’avais 17 ans. Et je retrouve la même amertume, celle de constater que je savais mais ne voulais pas vraiment tenir compte de ce savoir tant que ce n’était pas explicite. Que j’ai voulu, quelque part, tirer au maximum les choses, histoire d’être bien sûre qu’il n’y a plus rien à tirer de la relation amoureuse avant d’y renoncer.
J’ai tiré, hier soir avec Thomas.
Et parce qu’il est généreux, et que nous avions programmé cette discussion ce midi, et pas hier soir, il m’a rendu mes tendresses. Au point où je me suis demandée si je m’étais pas trompée sur la nature de ce qu’il voulait me dire ce midi. Je ne m’étais pas trompée…
Voilà,
Les choses sont dites, écrites, archivées.
Je devrais pouvoir les enfermer gentiment dans une jolie boite mémorielle. (Punaise… j’ai mis ce matin le même pull que celui que j’avais le jour où je l’ai rencontré. On est vraiment pas possible avec des mémoires associatives comme ça !!)
Une jolie boite que j’aurais plaisir à ré-ouvrir de temps en temps, mais dans laquelle je n’ajouterais plus de nouvelles scènes. Celles d’hier soir y sont les dernières.
J’ai plein de choses à faire à penser.
Ça va aller.
Parce que je me connais bien maintenant, je sais que même si la douleur peut être intense sur le moment, elle ne dure jamais aussi longtemps qu’on le croit. Et puis, j’ai quand même encaissé pire comme douleur.
(quoique qu’il s’agit d’une douleur fondamentalement opposée : fin janvier, Daniel me disait qu’il m’aimait mais qu’on ne se reverrait plus, et là, Thomas me dit que l’on se reverra, mais plus sur un mode amoureux...)
Donc, j’ai déjà encaissé ce type de douleur.
Suffisamment pour savoir que ça va pas faire mal très longtemps.
Voilà
Ça va déjà vachement mieux d’avoir écrit tout ça.
Je vais pouvoir reprendre le cours de ma journée, dont le planning était un peu chargé quand même à la base…