Les amours de Cendre

Un journal reste un témoin, quelque chose qui reste, que l’on peut relire plus tard, pour revivre, pour s’immerger à nouveau dans les sentiments, les joyeux comme les tristes.
J’ai relu ainsi celui de 2009, (enfin) retrouvé par hasard. Je vais sûrement le reprendre, j’aime pas gâcher de jolis cahiers.

Et ici, ce samedi, qu’est-ce que je voulais écrire ? Qu’est-ce que je voulais témoigner ?

Comment ma douleur d’hier s’est amplifiée, incontrôlable.
Comme je lui ai laissé la bride, et accentuée, avec cet air repris par Glee, qui a le dont de remonter des souvenirs heureux, d’autant plus douloureux qu’ils apparaissent comme appartenant définitivement au passé. 27.
Y’a plus de Radio V.
Y’a plus de Daniel dans ma vie.

Là, ma gorge se serre encore, mais, les sanglots d’hier ont fait leur boulot, d’apurer les tensions insupportables. Ce qui reste est vivable.
« La douleur, c’est très rassurant, ça n’arrive qu’aux vivants »

Oui, la troisième médaille est justifiée.
Même si j’en ai douté plus d’une fois.
Même si cela fut beaucoup trop court.
Aurais-je préféré ne pas autant m’attacher, pour ne pas autant souffrir ? Certainement pas. Quitte à briser la confiance initiale de mon couple, autant que ce soit pour une relation de cette intensité !
Et c’est le jeu, ma pov' Lucette.
Gros risque, gros gain. Grosse perte également. Mais c’est pas grave.
J’y retournerais. Peut être pas là, tout de suite, parce que quand même, nous laisser le temps de lécher nos plaies, mais j’y retournerais.
Simplement pour se sentir vivre, vibrer sous l’émotion.
Joyeuses comme malheureuses, je suis aujourd’hui droguée à ces émotions.

Et puis après, laisser boucler la liste.
Ce n’est pas n’importe laquelle, c’est justement celle de mes médailles.
Le souvenir de Fabrice, si rassurant, si plein.
Et juste après, juste quand il venait me rejoindre, sécher mes larmes sous ses lèvres, ces airs à lui, à Nous, remonter nos souvenirs, ils sont pas mal non plus (!)
Et celui-là, c’est un petit miracle (merci Ä), mais il ne me semble pas l’avoir perdu.

Prendre soin de nous.

Et moi, aussi, être heureuse.