Les amours de Cendre

Robotisation

lundi 22 septembre 2014 à 15h19

J’expliquais ça à LittleJohn samedi soir : quand je vais mal, je ne ressent plus rien, et surtout, plus d’amour.
Ni envers les autres, ni envers moi.
Adieu indulgence.
Je m’en veux, je me houspille (j’ai toujours pas appeler ma sœur, je fume alors que je trouve le goût pas bon), mais je ne fais pas ce qu’il faut.
La dernière fois, je suivais à la lettre le planning précédemment établit, faisant le gros dos et attendant que ça passe.
Là je ne me l’autorise pas.
Alors plus rien ne me fait envie.

La vie continue. La mienne. Celle de Jee, celle d’Eva. Indépendemment les unes des autres : il y a des contingences, des engagements de pris. Et moi ?
C’est pas que je compte pour du beurre non, c’est encore plus sournois que ça. (et moi aussi, j’ai mes engagements)
C’est juste que je veux pas entrer dans l’arène et faire valoir un quelconque droit.
Je n’ai aucun droit.
Je n’ai aucun contrôle à avoir.
Il fait ce qu’il veut, ils font ce qu’ils veulent.
Avec les données que j’envoie.
Sauf que j’ai l’impression, si je dis que je vais mal, que je vais rentrer dans l’arène.
Alors, cette envie de partir sur la pointe des pieds.
Envie de disparaître.

J’essaye de me raccrocher à des souvenirs essentiels. Samedi soir. Samedi dernier. J’étais enthousiaste, confiante.
Là, je suis fatiguée.
Et je veux pas fatiguer les autres ou générer par mon mal être un traitement de faveur.
Alors j’ai plus envie de les voir.
Alors j’ai plus envie d’aimer.

Je suis polyamoureuse parce que j’aime voir les gens heureux. Les voir se dépatouiller dans leurs défenses respectives, sentir comme une guerre de tranchée : je n’en suis pas.

C’est pour ça que je suis seule.

J’avais cru que je ne serais plus jamais seule, mais j’ai quitté le seul être qui jusqu’à présent avait cumulé la capacité à me supporter et mon envie de vivre avec lui.
Je l’ai quitté pour une radio courtoisie qui aujourd’hui grésille.

J’ai envie de lui hurler ma douleur, mais je ne me l’autorise pas.

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