Les amours de Cendre

Résolution de conflit, question de communication

lundi 31 août 2015 à 17h07

(disclamer 1 : ceci n’est pas un article construit. c’est franchement en vrac, mais mieux vaut essayer une mise en forme écrite que rien
disclamer 2 :Texte largement amendé sur la fin deux jours plus tard)

Il y a encore un truc que je ne comprends pas chez moi.

Bon, ok, à la base, je suis allergique au conflit, et mon réflexe, c’est de fuir les personnes en questions, et de tâcher de recommencer ailleurs, avec d’autres personnes. Si c’est de la famille, alors je laisse plomber des années entières.

C’est pas terrible, j’essaye de m’améliorer.

Avec une crise au long cours, c’est presque plus facile : on en génère souvent, des conflits, j’ai de quoi expérimenter.

Et avec le chat, c’est de plus en plus concret : ce qui me calme, c’est qu’il me parle de lui. De comment il a vécu le truc, de sa version de l’histoire (parfois très divergente de la mienne, même sur un truc qui a eu lieu 24h avant dans une pièce où nous étions tous les deux), de comment il envisage la suite, et surtout, surtout, de sa remise en question.
A un moment, je touche sa fragilité, et je sens que j’en demande trop. Alors ma colère s’apaise. Une impulsion a été donnée, ça va se déplacer. La prochaine fois sera différente. C’est bien. Je peux alors accepter beaucoup de compromis, frustrations, et autres gestion de la vie à plusieurs.

Alors, je me dis, c’est possible. Je peux peut être me réconcilier avec elle. De toute manière, j’ai pas le choix, sinon, je vais lui donner raison en l’excluant, ou alors, devoir m’exclure.
J’essaye de comprendre.
Elle ne parlerait pas d’elle alors ? Bah, si. J’ai bien des souvenirs, où elle parle d’elle. Et pourtant, jamais cela m’a calmé. Jamais cela m’a permis de faire des compromis autrement que sur le mode "je laisse tomber, c’est elle qui décide pour moi, je dis OK à ce qu’elle dit", et d’en accumuler beaucoup de ressentiments.
Comment en arrive-t-on la ?
J’ai deux pistes :
Parce que c’est toujours teinté de reproches envers moi.
Parce que ce qu’elle dit d’elle ne me convient pas.

Les reproches, c’est difficile à doser. Qu’elle est la différence entre une information et un reproche, si ce n’est la façon dont je le perçois ? Et j’ai tellement d’exemple d’avoir pris pour reproche alors qu’on me certifiait que cela n’en était pas...
Mais le deuxième, c’est pire.
Ce qu’elle m’expose d’elle ne me plait pas. J’estime qu’elle pose pas les bonnes questions dans le bon ordre. Qu’elle ne se remets pas assez en question, qu’elle repose trop sur les autres et ne travaille pas assez sur elle.
Et pourtant, on m’a rapporté qu’elle se remet en question.
Qui suis-je pour vouloir influencer la façon dont elle avance dans sa vie affective, émotionnelle, et dans son rapport à autrui ?
Je l’ai entendu, plus d’une fois, soit s’excuser de présenter un non négociable chez elle, soit promettre que ça va aller si on lui donne du temps (promesse d’évolution)
Mais moi, de mon coté, j’entends ces promesses et je ne vois pas l’impulsion. Je ne vois pas sa fragilité. La seule fois dernièrement où je l’ai vu, sa fragilité, on était à un stade très avancé chez elle, et j’ai réalisé que c’était un non négociable (comme c’était un sujet moyennement important pour moi, j’ai lâché l’affaire, et heureusement, vu comme le sujet revient régulièrement sur le tapis, heureusement, je peux dire "mais je vous ai promis, c’est bon, je ferais pas ! ! ")
De mon coté, j’ai vu le temps passer et rien ne s’arranger vraiment.
On en revient au même point : j’arrive pas à lui pardonner.

Je vais être encore plus dure avec moi-même : j’arrive pas à l’accepter telle qu’elle est.

Manque de clarté depuis le début ? (rire jaune)
et moi ? on m’a prévenu que tu étais avec une amoureuse en dépendance affective où j’ai intérêt de savoir gérer mes émotions seule, parce que, pour un peu qu’elle se sente mal, je peux difficilement compter sur toi ?

(c’est caricatural, je le sais, j’essaye d’exorciser)

Hum.
y’a pas que ça.
J’ai une troisième piste, que j’explore depuis longtemps, pourtant.
Mon besoin que ma version de l’histoire soit entendue, reconnue comme valable, avec sa logique.
Et il y a moyen que ça la bloque, parce qu’elle peut penser que reconnaître un comportement qui lui a extrêmement déplu, c’est l’encourager.
Le chat était venu vers moi. Après mes crises. En précisant bien qu’il allait faire ci ou ça pour me ménager, parce qu’il m’aimait et me voyait en difficulté, mais qu’il voulait pas entériner la réaction, il voulait pas que cela encourage de nouvelles crises (sur le mode du chiot qui aboie à qui on donne un sucre pour le faire taire… ). Il l’a fait mais avec moult précautions préalable.
Et donc possiblement, elle sait pas faire ça.

Et toi, Caille, tu sais faire ?
Tu es capable d’entendre sa version de l’histoire sans la couper et lui dire "non, c’est pas ça ! ! "
(Souvenirs de Pémi qui me reprenait, durement, en disant « T’as pas le droit de dire "non", je te parle de ce que j’ai ressenti, tel que je l’ai vécu, moi », je ne savais plus où me mettre alors)
Je pense que je sais le faire, maintenant, la plupart du temps, quand les conditions sont bonnes et quand les planètes sont en conjonction. (rire jaune)
Elle est beaucoup plus jeune que moi, puis-je vraiment lui reprocher de pas savoir le faire ?

J’ai pas le choix.
Il l’aime, et je dois faire avec elle, telle qu’elle est, dans sa jeunesse, ses fragilités, son vécu, sa vanité parfois, son orgueil souvent, ses projections et ses crises.
Il l’aime, et soit je prends de la distance (avec toute la souffrance que cela va occasionner des deux cotés), soit je rétablis la communication avec elle. Prendre sur moi. (encore une fois, oui *soupire*)
Prendre sur moi de rétablir la communication.
Veiller à ne pas aller sur trop de sujets à la fois (on est fragiles)
Veiller à aborder quand même les sujets de fond, et ne pas en rester à "t’as fait quoi la semaine dernière ? " qui m’horripile quand il est seul.
Veiller à ce que l’on s’écoute mutuellement. La faire répéter. Me faire répéter.
Ne pas lui couper la parole, la recentrer sur ce qui m’importe (sa version de l’histoire), mais garder le temps de lui dire "ok, maintenant, je vais t’expliquer ce que j’ai ressenti, comment c’était de mon coté"
Ne pas se contenter d’un "ok, je comprends, mais de mon coté, tu vois, moi je veux pas..."
Prendre le temps de reformuler ce qui a été dit par l’autre. Pour ne pas oublier, pour lui donner la reconnaissance dont j’ai tant besoin, moi, pour ne pas présumer de ma capacité analytiques (non, je ne comprends pas tout du premier coup, et encore moins avec elle, alors on arrête de se croise mentaliste, chère Caille)
Et éviter, si possible de projeter trop loin la situation dans l’avenir : me promettre que cela ne se reproduira pas ne peux pas me rassurer si on a pas pris le temps de savoir ce qui s’est passé là.

Parce que l’idéal, pour qu’il n’y aie pas eu de larmes solitaires de ma part ce matin, aurait été que l’on se soutienne tous les trois, pas que l’on se tire dans les pattes…

J’en suis épuisée d’avance.
C’est trop lourd, j’ai pas l’impression que je vais pouvoir le faire.
Et quand bien même j’aurais été avec eux ce matin dans un climat de confiance et de connivence, oui, j’aurais eu le plaisir de participer à l’afterCare dont je me sens privée, mais j’aurais du prendre sur moi encore, pour écouter sa crise, et, probablement, mon vécu n’aurait pas eu sa place, comme il est arrivé trop souvent.
J’en suis épuisée d’avance.
Déjà, faire ça avec quelqu’un que j’aime, je trouve ça dur, mais là… J’aimerais tellement que l’on puisse vivre sans impacter l’une sur l’autre ? Mais pour cela, il faudrait devenir secondaire…

J’ai pas le choix.
Résignation.

Rappel des règles de la CNV :
Quand il se passe ça (en rester aux fait, ne faire aucune interprétation, qui sont facilement ressentis comme des reproches, éviter d’employer le "tu", surtout quand ça donne "quand tu t’énerves", ou "quand tu monopolises la parole", qui sont déjà des jugements)
Je ressens ça (être au clair avec ses sentiments, ne pas mélanger detresse et colère, par exemple)
J’aurais besoin de (optionnel, et toujours, en rester aux fait, ce ne sont pas des actions, mais accepter d’exposer sa fragilité)
Est-ce que tu accepterais alors de (optionnel de l’optionnel, formuler l’éventuelle demande)

Quand, au dernier moment, le programme est changé, il rentre avec elle plutôt qu’avec moi.
Je me sens de moindre importance (pour ne pas dire reniée, voire accessoire, ou encore celle qui crie pas assez fort, ou encore la seule capable d’encaisser une journée seule après ça)
Je suis décue (peut être coupable de ne pas avoir fini ce que je faisais alors)
J’ai besoin d’être reconnue, que le fait que j’accepte ce genre de changement de programme ne se fait pas sans que je prenne sur moi, sans que cela impacte sur nos relations.
J’aimerais avoir une marque comme quoi elle est consciente de mon adaptabilité et des facilités que cela lui procure. (je ne le demande que pour elle : lui va me la donner dès son arrivée, je le sais)

PS : j’aime l’écrit car je peux relire plus tard, et changer de point de vu sur des choses après coup (ou pas)

[Note : j’ai constaté par la suite que "je me sens ignorée" n’est pas un ressenti, mais une interprétation… voir sentiments]

[Edit : cet article concerne un univers parallèle, dans lequel j’étais lundi, mais qui n’a aucune réalité, une fois la version des autres entendue.
Il n’y a pas de vérité absolue.
Une même situation, vécue par deux personnes différentes, peut avoir des profils ou des implications complètement différentes en fonction de la personne qui raconte, de son système de valeur, de ses souvenirs, de l’importance qu’elle donne à tel ou tel fait, de l’affectivité qui en découle.

En pratique : il se trouve que j’avais dit, un peu par bravade, qu’il pouvait rentrer avec qui il voulait. Et que quand il m’a parlé de rentrer avec elle, j’avais complètement oublié avoir dit ça. Et comme j’étais blessée, que je ne voulais pas faire de chantage affectif malgré ma déception, j’ai rompu moi-même le contact, ne lui donnant pas, par l’occasion, la possibilité de m’expliquer quel était son état d’esprit qui l’a amené à cette décision, laissant alors libre cours à mon imaginaire et ses réalités virtuelles...
En pratique, il se trouve qu’elle a demandé si c’était bon pour moi, à plusieurs reprises, et que c’est lui qui était persuadé que c’était bon, puisque je l’avais dit le matin, et que je ne demandais pas d’explications
En pratique, au contact de ma déception, il a effectivement hésité à revenir sur sa décision, mais il a estimé (avec justesse) que l’aspect girouette fragiliserait tout le monde (encore plus). Et j’étais probablement inatteignable (quand il est revenu chercher son sac, il était crispé à l’idée de me recroiser, ne sachant pas comment j’allais le prendre)

Au final, il me semble que les mots étaient bien plus importants que les actes :
différence de ressenti entre « Elle demande qu’il rentre avec elle » et « Il lui propose de rentrer avec elle »

dents qui grincent : j’étais tellement persuadée de l’option 1 que je ne sais pas quelle formulation aurait pu, dans le contexte de cette soirée, me faire comprendre qu’il s’agissait de l’option 2, à part si j’avais explosé en reproche : « Y’en a jamais que pour elle » et qu’il m’aurait alors donné des explications, et encore, je me connais, si j’en avais été au point d’expliciter ce type de colère, je n’aurais pas été capable d’entendre qu’elle puisse être infondée dans le temps imparti

différence entre « Je change d’avis et rentre avec toi » et « Je vois que tu es déçue, mais ça me semble une mauvaise idée de changer encore » et le « Je viens te voir très vite demain » aux accents de culpabilité
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