Les amours de Cendre

Je me suis entichée ...

mardi 12 juin 2018 à 14h28

Je me serais entichée d’un psychopathe ?

Tiens non, c’est pas le vocabulaire que j’aurais employé. Lui dire. Et lui de m’expliquer ce qu’il entends par là : quelqu’un qui prévoit dans son emploi du temps beaucoup trop de choses à y faire.

C’est vrai que j’étais chonchon ce matin. De constater que j’avais prévu de faire des choses après son départ (son cours étant à 9h, il aurait pu nous lever à 8, partir à la demi), je m’étais projetée à étendre la lessive, remonter les champignons.
Mais outre que ces petites choses restent des services que je lui rends (impression étrange : que je le fais, il m’en est reconnaissante, mais il continue de prévoir de le faire, de ne pas compter sur moi, sur mon apport), la déception, là, venait qu’il était presque 10h, et que ayant pris ce temps là hier matin de finir ce qu’il y avait à finir de faire à Vincennes, je ne pouvais pas renouveler.

« Toi aussi tu es en retard, pourquoi serait-ce à toi de le faire ?
– parce que ton activité est rémunéré »

Alors finir l’essentiel (brosser les dents, vider le sac), mettre ses chaussures et décoller.

Un psychopathe qui entreprend tellement de choses que les amener à bien oblige à rogner sur le sommeil.

Et pourtant, en face, cette certitude : cette exigence qu’il a envers lui-même n’est rien à coté des contraintes que nous apporteraient un enfant (non, toujours aucun signe de grossesse soupire

Chonchitude de soi.
Je me contente de peu.

Le grand mythe vaquettien agis sur moi.
Et comme je le craignais, avant de produire cette emphase, le bonheur de s’être surpassé, il produit chez moi la déception, la frustration. Quelque chose qui va vers le dégoût de soi, se trouver piètre, vulgaire, à ne même pas être capable de choses pourtant simple.

Alors, explicitement, valorisé ce qui a été fait.
Oui, j’aime préparer ces vacances avec toi.
Tu trouves ça pénible et lent ? je trouve qu’on a vraiment avancé vite, qu’on a réservé nos deux hôtels de fin de séjour, qu’on a exposé nos préférences et que le résultat est un très bon compromis, que nous avons tracé les lignes de cette semaine de vacance pré nulle part, avec beaucoup de route tout au début, et une belle pérégrination ensuite etc...
Alors oui, il y avait de la logistique manquante : découvrir que le camion de Mony étant à nouveau mort, il fallait renoncer au frigo (l’acheter sur place devient pragmatique), songer à confier l’éléphant, ou les vélos.
Découvrir ces indispensables sur lesquels nous sommes en retard à minuit.

Et en parallèle, sentir que mes envies spécifiques y sont en danger (mon yoga demain, récupération des coussins, on ne parle même pas du Frechoux auquel j’ai pas répondu, ou du fait qu’il me faut choisir un shift). Sensation fausse, puisque ce matin, il s’engage à aller à l’amap avant d’aller à Amiens, que je puisse aller au yoga.
Je lui ai demandé de m’épargner de son stress, il le fait. Il ne me laisse pas prendre à sa place le fardeau qu’il accumule. (j’aime pas ces mots mais je n’en trouve pas d’autre)

Il soigne sa petite Cendre, toujours. Parce qu’elle protège la braise. Et que même dans ce stress ambiant qu’il s’est construit autour de lui, je reste prioritaire, sans que je ne puisse en douter.

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