Les amours de Cendre

Vivre au jour le jour, ne pas se prendre la tête, profiter de chaque instants de plaisir que m’offre la vie.

Plaisir d’aider mes collègues, de leur apporter mes compétences toutes nouvellement acquises, de recevoir leur remerciement sincère. Ainsi, non, toutes ces après midi à faire autre chose que coder n’ont donc pas été perdues pour l’équipe !

Plaisir de vivre tous les jours auprès de mon mari que j’aime, et qui m’aime en retour. Nos discussions quasi philosophiques qui mêlent nos expériences communes comme celles que l’on partage, nos réflexions abstraites comme les remarques pragmatiques, et leur portée à grande échelle, et leurs portée sur notre petite vie quotidienne, le tout parsemés de gestes de tendresse.

Ne plus avoir peur de l’avenir, ne plus tenter de tout contrôler, de deviner les attentes de l’autre, de tout planifier.

Ne plus se placer, ni dans la culpabilité, ni dans la frustration, ni même dans l’attente. Encore moins dans le souvenir ou la mélancolie.
Carpe Diem.
Juste profiter du bonheur qui passe.

Le seul défaut à cela, c’est l’apaisement des sentiments qui en résulte.
Oui, je regrette un peu ces élans fantastiques que D savait éveiller en moins, bouffée intenses de jouissance pure.
Oui, se placer volontairement dans la frustration, dans ce désir inassouvi permet d’augmenter artificiellement les transports générés par la suite. Mais le prix, l’angoisse, est-il justifié ?

Alors ce soir, je laisse la distance s’installer entre nous. Nous avons besoin tout deux de nous consacrer à nos conjoints, à l’amour que nous leur portons, et si l’euphorie n’est plus de mise, nous savons quelle peut revenir par surprise. Et puis, nous avions déjà envisagé son déclin, c’est chimique…

Juste, trois mois, j’avais un peu espéré en profiter un peu plus longtemps, de cette euphorie, de l’énergie de la relation nouvelle, avant d’entrer dans une sorte de routine affective....

(Quand je vous dis qu’elle mérite des baffes, la gamine pourrie gâtée !)