Les amours de Cendre

Confrontation

samedi 17 novembre 2012 à 18h27

Je vous ai laissé mardi soir sur la confrontation qui venait, sur cette épreuve.

J’avais toujours cru que ce serait dur pour Nous, pour Daniel et moi, de se revoir ainsi, en présence de nos anciens amis, sans pouvoir montrer la tendresse que l’on s’accorde habituellement. Daniel m’avait dit qu’il serait sage, je ne savais pas trop quoi en penser. Je redoutais le moment, je n’osais pas faire totalement confiance.
Et en fait, pour nous, pour Daniel et moi, ce fut, non seulement très facile, mais très agréable, même. Un moment de plus de partagé, avec l’autre. Rien de plus que des regards, un peu plus intenses quand on donne le même mot au même moment, et de la joie de vivre à la pelle.
C’était aussi naturel qu’un jeune couple qui sait se tenir correctement devant la famille.

Ce que je n’avais pas prévu, en revanche, c’est que cela pouvait être dur pour Rémi.
J’étais câline avec lui, comme je le suis ces derniers temps, mais peut être pas assez attentive.

Ho, que c’est dur d’écrire cela. Nous sommes samedi soir et je me rend compte que je n’ai toujours pas dégoupillé ça, cette histoire d’épreuve imposée mardi soir à Rémi. Et l’étrange after qui a suivi.

« J’aurais du me faire plus discrète»
C’est ce que j’ai dit hier soir à Daniel. Mais en même temps ? il l’aurait su un jour ou l’autre, que c’était lui ? non ? Même, soyons réaliste, il le savait depuis un certain temps, même, non ? Depuis qu’il pouvait me demander, le plus naturellement du monde « T’as Daniel en ligne ? » et que je répondais « oui » ou encore « non, il s’est couché».

Donc il savait.
Oui mais.
Ce n’est pas pareil de savoir et de passer la soirée avec les deux polissons qui profitent manifestement de la situation.
Et d’avoir la confirmation de ma bouche une fois rentrés tous les deux.

J’ose espérer encore qu’ils ne sont pas fâchés. Car Daniel et Rémi s’aiment depuis bien plus longtemps que cette histoire, et ont partagé de bons moments par le passé. Mais la fêllure est là, quand même, maintenant.

Elle est de mon fait, un peu. Car comme je l’expliquais au début, ce n’est pas cette difficulté là que j’avais anticipé. Elle m’est donc tombée sur le râble, à un moment où j’étais joyeuse, Rémi me dit que c’est étrange quand même pour lui comme situation, et propose qu’on en parle un peu.
Veine ! moi qui râle qu’on en parle pas assez, voilà que c’est lui qui propose !
Sauf que, découvrant la situation de son point de vu, j’ai été au trente-sixième de sous, incapable de mettre en ordre mes pensées, incapable de prononcer mes phrases, empêtrée dans une culpabilité que je pensais avoir pourtant bien jugulée. Bref, échec cuisant, sanctionné par Rémi qui me dit que je lui fait l’effet de quand je vais pas bien.
Et depuis, bah, il est dans sa bulle, il ronchonne un peu, n’est pas câlin.

Je ne le sens pas fâché ou de mauvaise humeur. Non, il discute agréablement des sujets qui nous sont habituellement cher, ... et il s’enferme sur son jeu vidéo.
Et moi, je ne sais plus comment le prendre, comment lui rendre ce désir de moi.

Chacun devant son écran, chacun dans son jeu, c’était un fonctionnement normal cet été. Je ronchonnais pas mal à l’époque moi aussi, et c’était notre façon de le gérer. Mais je m’étais habituée au retour de ma libido, à mes envies de proximité, et Rémi y avait agréablement répondu. Il l’aimait bien, mon coté Z’ourit.
Sauf depuis mardi dernier.

Voilà où j’en suis ce soir.

Alors depuis mercredi, je lance des bouteilles à la mer, un peu partout autour de moi, pour me confronter, pour comprendre, pour faire revenir le dialogue coûte que coûte, même au travers d’un tiers. Pas de grande réussite pour l’instant.
Mais bon, j’ai gagné une plus belle conception de la vie.

Les choix ne sont pas synonymes de liberté, mais l’expression de contraintes qui nous astreignent à ce nombre de choix limités. Et si, depuis le début de cette affaire, je n’ai jamais eu vraiment l’impression de faire de choix, c’est peut être tout simplement que je suis libre.

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