Les amours de Cendre

214 - Résignation

lundi 1 août 2022 à 09h15

ça y est, 213 n’est plus, je vais guetter l’apparition de 214
(il fait gris ce matin, c’est donc raté, de toute manière, elle est trop fine encore.

Donc, résignation.

Petite perche du samedi soir.
Il était encore très très présent dans mon esprit, dans tous les souvenirs de burns que j’ai rappellé, car toutes mes perches sont liées. Sauf celle de nowhere, qui n’ont pas besoin de se lier aux précédentes, comme si elles étaient des perches premières, des perches initiales, qui vivent par elle-même.
Et celle trois semaines au paravent était avec lui.
(ça y est, je songe à lui donner un speudo, c’est donc que ça se tasse, qu’il prend une place un peu plus ordinaire dans mes constellations _soupier_ )
Avec lui, toute la soirée.
« Je peux tomber amoureuse de qui je veux quand je veux. »

Il faut pas que j’essaye de parler durant les perches. Pas de phrases. C’est un peu trop dur, et on ne me comprend pas de toute manière. Mon cerveau est trop étrange, au cablage trop différent, ça marche pas, et je crée un malaise. Juste l’émotion brute, en un seul mot. Il faut juste que Phoenix s’exprime.
Oui, mais là, elle aurait dit "je t’aime" (...)

D’ailleurs, la descente a commencé à ce moment là. C’est là que j’ai commencé à le perdre.
D’abord sa fatigue, d’avoir couru toute la nuit.
Son besoin de récupérer tout seul (contre-flute, lui qui m’avait demandé la veille si j’aimais le sexe avec Lucie, ce matin-là, j’avais envie de lui, et ma réponse de la veille « je te fais confiance pour checker deux fois, car je ne sais pas toujours ce que je veux » l’a peut être refroidit.)
Et le lendemain, même s’il a apporté ses cordes, il n’est pas trop venu vers moi, il a organisé sa bulle au contraire…

En vrai, j’en sais rien.
Tout cela n’est que supposition.
Tourner et retourner les souvenirs, pour les graver, pour leur donner plus de corps qu’il n’ont, les déformer, rappel après rappel, comme un téléphone arabe, je vais finir par avoir en tête tout à fait autre chose que ce qui s’est passé, et ce d’autant plus que je ne peux pas recouper avec la personne qui a vécu les mêmes faits.
Je suis seule avec mon discours.

Heureusement, j’ai écrit sur papier tout de suite après, 48h après le retour.
Je les ai enrichit, un peu, chaque weekend.
Je vais les scanner, les mettre en forme (je sais pas exactement comment), les coller dans le cahier.
Pour les classer.
les classer avec mes autres souvenirs, dans une petite boite.
Avec le reste de ce que j’ai vécu et qui ne sera plus jamais.

Peut être, un jour, je le recroiserais.
Je retrouverais ses bras, peut être sa tendresse.
Peut être un peu plus, un peu de désir, un peu de passion. Peut être un peu d’intimité, de confidence. Mais probablement rien d’autre que son envie de profiter de ce pourquoi il est venu, c’est à dire pas de moi.

C’est un peu amer quand même.

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