Je perds Jee.
Y’a de l’écho. Si on remonte dans ce journal, on trouvera un autre titre, très semblable…
J’en prends conscience doucement.
ça semble tellement impossible.
Tellement en contradiction avec ce qu’il me dit.
Mais je le ressens très clairement au fond de moi, (et j’en hurle de désespoir).
Je suis en train de le perdre…
Après, faut pas non plus tout jeter.
Il me l’a dit lui même hier : il s’agit du Jee que j’ai aimé cet été.
Rien de définitif.
Juste, il va s’autoriser à changer, à évoluer. Pour ne pas rester dans cet état d’attente qui lui est inconfortable, avec des désirs qui ne sont pas réalisables à cours termes.
Pas de nuit.
Pas de Havre non plus, j’en ai peur.
Ou si, justement, garder cette carte là, cette cartouche, comme déclencheur d’une troisième phase entre nous, celle où nous pourrons renouer de nouveau, car je serais plus au clair avec mes propres conflits.
Oui, je vais me la garder, cette image là.
Un jour, je lui demanderais de m’emmener au Havre…
(Hum...
J’étais persuadée que Fabrice me reviendrait, j’ai tenu des années avec cette certitude.
Et alors, cruchonne, tu vas arrêter ce défaitisme tout de suite ! Il t’es revenu, le Fabrice, non ? Et des plus explicitement, en plus ! le mail date du 26 août 2011 - je m’offre un peu de baume au cœur, planer un peu sur mon petit nuage, à relire ça...)
Bref, ça se fera.
Juste, certainement pas comme j’aimerais que cela se fasse aujourd’hui.
Parce que à ce moment là, nous aurons changé tous les deux. Et que ce sera peut être tellement différent que je mettrais des mois à me rendre compte que c’est bien de cela dont il s’agit.
J’ai perdu le Jee que j’ai aimé cet été.
Je ne regrette pas un mot, pas un geste de ces trois mois.
Il a essuyé les plâtres avec moi. Je vais pas me plaindre non plus de faire mes plâtres avec des types biens, des gens suffisamment intègres, honnêtes et surtout aimant pour faire les choses quand elles doivent être faites !
Rémi (ma relation a Rémi) a besoin de temps, de souffler, de reprendre confiance.
Je lui ai dit que j’allais sûrement lever le pied. (Dimanche)
Hier, il s’en voulait (de ne pas s’en vouloir), parce que je suis sa princesse, et qu’en tant que prince charmant, il aimerait passer tous les caprices de sa princesse, et que si je n’apparais pas malheureuse, ça va pas l’aider à s’en vouloir de me brimer.
Je vais lui montrer je pense combien je suis malheureuse.
C’est important qu’il sache.
Je sais pas trop comment, ni quand.
C’est tellement ténu, ce que je perds de Jee.
Car sur la forme, rien ne change vraiment.
Il est toujours là pour moi.
Il m’a bien précisé qu’il serait toujours à 100% avec moi quand il se donnera du temps pour moi. Sur le coup, j’ai reconnu que je l’avais toujours vu comme ça, a fond. Que cela ne changeait pas grand chose en fait. Mais si je ne me trompe, ce qu’il me dit là, (oh comme c’est dur à écrire, ça sonne comme une sentence) c’est que s’il fera attention à être bien avec moi quand il est avec moi, c’est que potentiellement je serais moins dans son esprit autour…
On reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va.
Je ne lui avais jamais demandé d’être aussi présente dans son esprit, dans sa vie. Mais je l’étais. Et j’en ai profité. On est jamais dans la tête des gens, je ne pouvais pas en être assurée, c’était un espoir, une supposition, un émerveillement.
Aujourd’hui, j’ai une idée bien plus précise de la place qu’il me donnait. Maintenant qu’il a pris la décision de m’en accorder un peu moins....
Bon,
J’écris tout cela, mais bien sûr, je ne suis sûre de rien. Ce sont juste ce que me disent mes antennes, mon instinct. Je lui fais confiance, comme j’ai appris à le refaire toute cette année, avec le juste recul pour ne pas prendre de décision importante sur ces seules informations informelles irrationnelles, non étayées (ni par des paroles, ni par des actes)
Et puis, vraiment, se donner la possibilité de changer.
Arrêter de se lamenter.
Le Jee que tu as aimé cet été, t’en a quand même bien profité, Chatine ! ! Non ? ? Oh que Si !!
Ne serait-ce que l’avant goût de ce que pourrait être des relations plurielles libérées.
Il t’as donné un vrai horizon, un vrai but à atteindre.
Et surtout, il ne ferme aucune porte.
On reste en contact. En contact fort.
Même si ce midi a des allures de grande première (premier sms à 12h18, pas d’organisation pour se voir à l’improviste comme on le faisait si systématiquement), il m’avait prévenu qu’il nous faudrait changer nos habitudes à la rentrée. C’est pas faute de m’avoir proposé des alternatives, c’est juste que....
Que je peux pas.
Pas là, pas dans la semaine, le mois qui vient.
C’est pas Rémi qui me brime, c’est d’abord moi.
Rester digne. Ne rien faire que je ne puisse avouer par la suite, que je regretterais.
Vendredi 19 juillet, je suis rentrée. J’aurais voulu rater le dernier métro. Eve m’avait briefée pour que je puisse découcher, que je le prépare, l’organise. Je ne l’ai pas fait.
Je suis rentrée. En larmes, mais je suis rentrée.
Je pense que j’aurais regretté si j’avais cédé à mon envie.
Voilà.
La balle est dans mon camp.
Reconnaître que c’est mon choix.
Ce n’est pas le destin, la société ou je ne sais quoi qui décide à ma place. Mais bien moi.
Putain de libre arbitre à la con !