Il y a 8 mois, donc.
L’idée de mon retour sur la playa remue beaucoup de choses, et je suis encore amoureuse. d’un fantasme, d’un fantôme, mais qui a quand même pour réalité ce que j’ai vécu durant 4 jours.
Je ne sais plus si je l’ai déjà écrit qqpart, mais j’ai envie de refaire, ce matin, la liste de ce qui m’a fait craquer, tout ce qui m’a fait vriller, avant même ce samedi matin et sa bienveillance tout au long de la nuit.
(je retrouve pas donc c’est probablement manuscrit)
Mercredi :
« Je me perche à toi », son regard. ( et sûrement ses baisers, bien d’autres m’ont marqué par leur maladresse :D )
La prévenance, déjà, le soin, la douceur et la progressivité.
Le consentement explicite. (c’est pas utile pour moi, mais ça témoigne d’une adhésion à tout un tas de valeurs qui comptent bcp pour moi)
Mercredi soir.
Réduction des risques, avec D, expliquer comment ça fonctionne, les pointes. Partir avec moi selon mes contraintes (et pas les siennes, donc), Se poser à Fiasco entre les deux, énoncer les choses importantes, et les accointances (les autres relations, le kink, les GN, Il est de chez nous, quoi)
Repartir. Je le perds quand je vais démêler des lumières. Je l’attends, le cherche, avec une pointe d’anxiété quand même, et il me retrouve. Euphorie et soulagement.
Retour au camp. Se sauter dessus. Chercher l’explicite, encore (je lui donne mes signes, c’est plus simple (^.^ ). Évidence encore au niveau supérieur (J’en ai aussi sur moi > c’était une façon de lui dire que j’en avais envie aussi, non ? et depuis suffisamment longtemps pour l’avoir anticipé ? Ou juste que je suis une burneuse prudente XD
Sa question « Qu’est ce qui te ferais plaisir », j’esquive, puis je trouve : « que tu prennes ton pied ». « mais c’est déjà le cas »
La descente, tendre. Je crois capter une phrase marmonnée « on dit que c’est en faisant l’amour qu’on tombe amoureux ».
Je chasse l’idée, à ce moment là, il peut devenir uniquement un plan cul, c’est pas là que je tombe amoureuse, moi.
La recherche de ma boucle d’oreille, le clin d’œil à erosphère.
La bienveillance, encore.
le non-collage, l’indépendance, il est l’heure pour moi d’aller dormir pour mon shift du lendemain et lui d’aller suivre le camion qui lui fait envie, sérénité.
(rétrospectivement, je regrette que sur les trois nuits on ai pas franchi le cap de s’inviter l’un chez l’autre, m’enfin, les tentes c’est pas sexy non plus, alors....)
Le jeudi.
C’est ma deuxième journée shift, je suis peu dispo
Pas de présupposition, une première présence sans contact, à 10 cm de distante, mais attentive, effective. Il prend soin de moi, me ramène une crêpe.
(rétrospectivement, je me demande s’il voulait pas « me dire un truc », mais c’est une hypothèse sans vraiment de fondement ....
Jeudi soir,
« Le masque, c’est pas pratique pour embrasser » (pas sûre de la date, mais c’est pas le plus important)
Je ne sens pas d’énergie érotique, mais tendre, affective, attentionnée bienveillante.
Je commence à m’appuyer sur lui, présupposer sa présence et son soutien, et ça fonctionne admirablement bien.
Retour de la plonge, exténuée, pour cette soirée "sobre", je prends une concoction de D et ramène une chaise à côté du DJ boot où il mixe.
C’est le troisième shift que je lui voit, je me remémore qu’il est aussi co-lead. Il fait partie du noyau investi sans lesquels le camp n’existerait pas.
Au moins une fois, peut être deux, il abandonne son poste pour venir à moi, m’embrasser, me chouchouter.
Si je me laisse aller à ce souvenir (et j’ai une ancre sonore pour celui-là) les larmes montent. Tellement je ne m’y attendais pas, tellement j’ai été touchée de cette attention supplémentaire.
La playa est grande, et il faut préparer le voyage du lendemain. Je balise le chemin, repérant les lumières, les attractions, les dangers, les signes pour l’orienter. Curious Creatures semble décidément un endroit de qualité.
J’y croise le troisième, dont j’avais pris un baiser par surprise. De ses mains, je découvre des sensations nouvelles, et son plaisir assez satisfait de son œuvre.
Mais j’ai envie de rentrer, de retrouver celui qui a du finir son set, depuis.
D’ailleurs, je le trouve, derrière le bar, je souhaite lui raconter ma soirée d’ailleurs.
Je lui envoie un baiser de loin qu’il me retourne. Chavirée par le lien tissé même à 5 mètres.
C’est peut être là que j’ai voulu sortir mon sac de ma tente, au cas où.
Pas de chance, j’aurais du être plus explicite (amertume !!), car, pensant que j’allais me coucher, il est partit. Le lendemain, je retournerais ce détail dans tous les sens. Il m’attendait, vraiment ? ?
Vendredi.
ça commence par son baiser, inoubliable, alors que je suis au Buzz Yoga.
O qui me demande « Comment tu connais S ? » et je bafouille. Je vais à la pêche aux infos. J’en présuppose un polyamour aguerri (de plus de 10 ans chez O)
Il y a la douche ensemble, « Meilleure douche ever ». Je découvrirais qu’il est pas à son premier burn, loin de là ... Encore un truc que manifestement je lui apporte.
Tout au long de la journée, les retrouvailles sont nombreuses, on se croise, on témoigne une affection mutuelle d’une intensité certaine, puis on vaque à nos occupations respectives.
Est-ce là que j’ai présupposé que je le reverrais ? Sûrement, puisque je vais faire plein d’atelier, passer plein de temps avec L.
C’est probablement ce jour là que je me hisse sur ses épaules en lui disant « Je suis bien avec toi, j’ai confiance en toi »
IRL, je réalise que j’ai vécu ce jour là ce que j’attend d’un amour fusionnel non exclusif, c’est-a-dire mon type de relation préférée ...
Vendredi soir. Je lui demande si on passe la nuit ensemble. Il me demande des précisions sur ce que j’entends par là, Je lui parle de nos signatures lumineuses. Il me répond oui, on s’attendra, Il me repérera à mon jupon. Lui me demande ce que je pense du sexe avec Lucie, je lui réponds que je sais pas à l’avance, qu’il faudra vérifier mon consentement 2 fois, mais que j’ai une totale confiance en lui. (J’aurais du dire oui, mais comment pouvais-je savoir ? )
On cherche E comme compagnie, mais on le trouve pas. Il inclut P à notre périple, mais on va la perdre, alors qu’il reste avec moi.
Plus tard, C me raconte qu’il s’est posé pas loin d’elle, qu’elle a vu notre lien : le lendemain, me dit qu’est mignon ce "piou-piou", et qu’il lui aurait dit que c’était mon cerveau qui le fascinait (pic phényléthylamine quand elle me dit ça ! ! )
Samedi ne sera qu’une longue descente. Beaucoup plient déjà.
J’ai pas de nouvelles de mon Dandy et je m’en inquiète. Je suis obnubilée par mon ride, donc rarement au camp. Quand je reviens avec le ride proposé, il est encore derrière la console. Je lui annonce en larmes, que je pars dans deux heures. Il laisse tourner la playlist pour venir me retrouver alors que je plie mes affaires, me demander ce qu’il peut faire.
J’explose en sanglot dans ses bras qui m’enveloppent si bien, que je vais perdre. Il s’excuse pour son besoin de solitude cet après midi, j’ai bien compris, il est aussi introverti que moi. Il me parle de se téléphoner pour mettre au point, je suis tellement d’accord avec lui, je sais qu’on ne s’est engagé à rien même si je suis déjà hameçonnée.
Il va me manquer, je le sais.
Je n’avais pas imaginé autant, si longtemps, encore aujourd’hui.
Je me suis promis d’en assumer toutes les conséquence car c’est unilatéralement que j’ai pris ma décision.
« Je peux tomber amoureuse de qui je veux quand je veux. »
Samedi matin, peu après 4h. On a dépassé Fiasco, je commence tout juste à pouvoir refaire des phrases complètes et c’est celle-là que j’affirme.
Ça fait un bout de temps que ça traine dans ma tête. A ma précédente sortie, j’ai croisé 3 burners qui causent, et j’entends "polyamour". Je rassemble ma concentration pour aligner trois mots ( XD ), dans l’idée de leur expliquer combien c’est simple. Que j’aime mon compagnon à la folie mais que vais retrouver, là, sous le dôme de Curious Creatures, un autre.
Je reviens vers toi. Je commence à fatiguer, tu m’offres ta gourde. Une explosion de mes papilles pour quelques gouttes de menthe poivrée.
La musique s’arrête, je suis survoltée. J’ai dansé avec un éventail, et son porteur vient me remercier alors que nous nous dirigeons tous vers la sortie. Encore une fois, je suis ébahie par le comportement burner : une proposition d’un frôlement de doigts, je décline, ma réponse est acceptée d’un sourire. Je kiffe.
Dehors, on retrouve deux camarades, qui cherchent un BPM plus soft.
Je sens la descente qui s’amorce, et mon premier reflexe de petite hippie, c’est d’activer la mémoire pour y conserver cette folle nuit.
Je repasse le maximum et tu es partout.
Je t’avais demandé au préalable si on voulait rester ensemble, est-ce qu’on se cherchait si jamais on se perdait. On ne s’est pas perdu, tu m’as suivi dans tous mes délires et j’ai même le sentiment que tu as veillé sur moi.
Je constate le degré de confiance élevé que j’ai en toi, le plaisir grandissant que j’ai eu à interagir avec toi ces quelques jours, et qui semble bien réciproque. Je conscientise la profondeur de l’affection que je te porte déjà.
Il n’est pas trop tard, encore. Je l’ai déjà fait, à ce stade, de prendre du recul, examiner l’environnement, temporiser la passion, ne pas s’emporter. Je sais le faire. J’en examine la possibilité. Je prends plus de temps pour retourner la question pour être bien sûre de moi malgré un état de conscience modifié.
Et quand on arrive au bord du monde, je me suis décidée : en toute conscience des risques, de l’effet amplificateur de la playa, de la distance IRL, tes relations existantes.
Je me promets d’en assumer toutes les conséquences.
Je prends l’appât, l’hameçon, et tout ce qui va avec.
« Je peux tomber amoureuse de qui je veux quand je veux. »