Bientôt 48h que j’ai quitté le havre
J’ai de la chance : je ne suis pas seule, et je ne travaille pas.
Mais j’irais pas non plus raconter que c’est facile.
Surtout, allez savoir pourquoi, quand un souvenir sur deux revient sur la même personne, avec qui j’ai vécu une connexion immédiate et intense.
Qu’en faire, maintenant, de ces émotions et états d’âme ?
Je ne sais pas grand chose de sa vie, de ses rythmes, ses contraintes ou ses attentes.
Prendre des habitudes, c’est créer des attentes.Je vois encore les larmes de Lodie, tentant de verbaliser à son ex-magicien que ça lui fait mal quand il ne lui apporte plus certains gestes. Elle comprend, mais elle a mal quand même.
Alors.
Prendre le risque d’avoir mal ?
Bien sûr : aimer, c’est se rendre vulnérable. Ce n’est pas la première fois ni certainement la dernière que je le ferai. Bien.
Mais ne pas oublier que c’est toujours réciproque.
Alors ? Prendre le risque de lui faire mal ?
Ah mais ça va pas la tête ! !
Alors voilà, je délaye, je trouve d’autres choses à faire, à organiser, à orienter ma pensée sur autre chose.
Je ne sais plus comment établir un contact par écran interposé.
C’est le monde à l’envers, voici la petite geek, celle qui a dragué allègrement sur forums et jeux en ligne, la voici à retourner les formulations dans sa tête pour n’en écrire aucune, ne pas savoir par où commencer. A contempler les émoticônes sur mes messages, faire mon adolescente, quoi.
J’ai juste envie de l’avoir contre moi.
Oui, on ira. Je sais pas quand encore. Mais on ira.